Il reste encore cinq jours de compétition à Londres, mais les Jeux Olympiques sont déjà entachés de nombreuses polémiques peu glorieuses. Du badminton à la boxe, en passant par le cyclisme sur piste, l'aviron et l'athlétisme, elles se font de plus en plus nombreuses. Et concernent souvent les Français.
Badminton : Les huit badistes de la discorde C’est la première grosse polémique des Jeux Olympiques. Mardi 31 juillet, huit joueuses de badminton sont disqualifiées pour avoir délibérément voulu perdre un match pour affronter des adversaires moins redoutables en 1/4 de finale, pour lesquels elles étaient déjà qualifiées avant leur dernier match de poule. Ces fameuses rencontres ? Des purges durants lesquels il n’y a eu aucun échange de plus de quatre coups et où le public de la Wembley Arena n’a pas hésité à copieusement siffler ces 4 paires du double dames (une Chinoise, une Indonésienne et deux Sud-Coréennes).
Cyclisme sur piste : Hindes, la chute gagnante Avec 7 médailles d’or raflées sur 10 épreuves, la Grande-Bretagne a enflammé le vélodrome londonien durant six jours. Jeudi dernier, la moisson britannique a pourtant démarré sur une belle polémique. En qualifications de l'épreuve de vitesse par équipes, le démarreur de la sélection britannique, Philip Hindes a chuté délibérément quelques mètres après le départ pour éviter à son pays une élimination précoce suite à son départ manqué. Ce que le pistard britannique a avoué à la BBC après la course : « On s'était dit que si on prenait un mauvais départ, on devait tomber pour pouvoir repartir. Je suis juste tombé, je l'ai fait exprès pour avoir un nouveau départ, pour aller le plus vite possible. Je l'ai fait. Tout était prévu, vraiment. » Sauf que la Fédération britannique, elle, a argué une version totalement différente : selon elle, l'aveu de Hindes serait lié à une incompréhension linguistique, lui qui est né en Allemagne et qui n'est arrivé en Grande-Bretagne qu'en 2010. « Je suis sorti des starts et j'ai perdu le contrôle, je suis tombé, a-t-il ainsi rectifié quelques heures plus tard en conférence de presse. Ma roue arrière a glissé et j'ai perdu le contrôle. Je ne pouvais plus rester sur le vélo et je suis tombé. » Le lendemain, la Grande-Bretagne devenait championne olympique en battant en finale la France.
Aviron : Le rameur malin qui casse son siège Samedi dernier, après 80 mètres de course, alors que les Français Jérémie Azou et Stany Delayre avaient fait un excellent départ, les rameurs britanniques Zac Purchase et Mark Hunter, champions olympiques en 2008, s'arrêtent et lèvent le bras après un mauvais départ. Purchase venait de tordre volontairement l'équerre de sa coulisse (son siège) et cassé sa roue, du jamais-vu… La course est arrêtée et, quelques minutes plus tard, et un petit coup de tournevis magique (impossible pour réparer une défaillance technique de ce type en 5 minutes), un nouveau départ est donné. Les Français terminent quatrièmes, les Britanniques deuxièmes. « L’incident dont ont été victimes les Anglais est de leur fait, explique Marc Boudoux, le coach de Jérémie Azou. Leur bateau était mal aligné au départ en raison du vent, pourtant c'est leur plan d'eau, et du coup ils ont tapé une bouée ce qui les a fait découlisser. » Le légendaire fair-play britannique en prend un sacré coup…
Boxe : Vastine et Oubaali floués par l’arbitrage Trop, c’est trop ! Déjà floué dans les dernières secondes de sa demi-finale des Jeux Olympiques en 2008, Alexis Vastine a connu une nouvelle désillusion du même genre mardi soir en quarts de finale des -69kg face à l'Ukrainien Taras Shelestiuk. Après un combat très accroché (18-18), la décision finale s'est finalement faite grâce aux juges. Et, contre toute attente, alors que le Normand avait clairement dominé le combat, notamment le dernier round, Shelestiuk a été donné vainqueur à son plus grand étonnement. Un peu plus tôt dans la soirée, l’autre français en lice, Nordine Oubaali, en -52kg, lui aussi candidat déclaré à un podium, avait déjà connu même mésaventure. A égalité de points avec l’Irlandais Michael Conlan à l’orée du dernier round, qu’il a largement dominé, le Français a été déclaré perdant aux points (18-22, 6-10 dans le 3e round). « Je n'ai pas réponse à tout, mais je dis clairement qu'il y a de la politique là-dessous », a déploré Vastine après son combat, alors que la réclamation posée par la délégation française pour ses deux boxeurs a été rejetée, tout comme celle de la délégation canadienne pour Custio Clayton. La boxe amateur, encore une fois, n’en sort pas grandi…
Athlétisme : Makhloufi, le blessé en or Sacré imbroglio… Exclu dans un premier temps des Jeux Olympiques, puis réintégré, Taoufik Makhloufi est devenu champion olympique du 1500m mardi soir en écrasant les Kenyans et les Américains au terme d’un dernier tour de folie. Problème, lundi, pour justifier son abandon controversé en séries du 800m, l’Algérien de 24 ans, méconnu du grand public jusque-là, avait dû présenter un certificat médical à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) pour prouver qu’il était blessé. « C'est la volonté de Dieu. Hier j'étais out, aujourd'hui je suis in », s’est contenté de réagir Makhloufi, visiblement guéri d’une blessure qu’il n’a… jamais contracté. Contraint de participer contre son gré aux séries du 800m lundi matin, sa fédération ayant omis de le retirer des inscrits, le spécialiste du demi-fond avait abandonné après seulement 150 mètres pour faire part de son mécontentement. L’IAAF l’avait alors exclu des JO pour « manque de combativité », lui indiquant, tout de même, qu’il pouvait être réintégré s’il présentait un certificat médical.