Mercedes : Schumacher, les raisons d’un retour raté
La rédaction

Michael Schumacher a décidé aujourd’hui de (re)prendre sa retraite. Avec l’arrivée de Lewis Hamilton dans l’écurie Mercedes, l’Allemand n’avait plus de volant à sa disposition et a donc décidé de se retirer des circuits. Retour sur les trois dernières années ratées du septuple champion du monde.

Cette fois c’est la fin ! A la fin de la saison, Michael Schumacher tirera sa révérence des circuits, à 43 ans. Trois ans après son incroyable come-back, l’Allemand préfère dire stop, barré par l’arrivée de Lewis Hamilton chez Mercedes. Il aurait pu tenter l’aventure ailleurs, mais a préféré renoncer, après trois années compliquées dans l’écurie germanique, notamment par « manque de motivation ». Retour sur les raisons du fiasco de l’un des meilleurs pilotes de l’histoire des sports automobiles.

Trois années loin des circuits :
Lorsqu’il revient en 2010 au volant d’une Mercedes, Michael Schumacher vient de passer trois ans loin des circuits. Schumi a certes été consultant pour Ferrari, a même fait quelques essais pour le cheval cabré, mais il n’a pas roulé en Grand Prix, ce qui est le plus important. Et depuis sa retraite, les règles édictées par la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) ont bien changé : moteur, aérodynamique, ailerons… Tout ou presque a changé entre les monoplaces de 2006 et celles de 2010. Des évolutions trop importantes pour qui revient dans le paddock, qui nécessitent donc un temps d’adaptation pour être compétitif à nouveau. Chose que le Baron Rouge (devenu le Baron Gris) aura beaucoup de mal à faire, se battant constamment pour gagner en performance.

Une voiture décevante :
En 2010, à son retour en tant que constructeur châssis, Mercedes remplace l’écurie Brawn GP, championne du monde en titre (constructeurs et pilote avec Jenson Button). Les flèches d’argent ont donc tout pour viser la victoire chaque week-end. D’autant que la dernière saison des McLaren et des Ferrari laissait à désirer. Sauf que ces trois dernières années, l’Allemande a (presque) constamment déçue. Elle n’a jamais réussie à s’adapter aux nouveaux pneumatiques Pirelli (depuis 2011), qu’elle use plus vite que la moyenne du plateau. Ses performances sur les circuits aérodynamiques (Silverstone, Suzuka, Hungaroring) étaient également loin des équipes de pointe, notamment Red Bull. Tant de choses qui n’ont pas facilité la vie de Michael Schumacher, qui a souvent été contraint à l’abandon à cause de petits pépins (aileron du DRS mal refermé, problème dans la pompe à essence,…). Au final, avec seulement une victoire (Rosberg en Chine cette année), et 5 podiums (dont un seul pour Schumacher, à Valence, cette année également), les Flèches d’Argent sont pour le moment passées à côté. D’autant qu’en 2012, Mercedes n’est plus quatrième, mais cinquième du championnat, avec le retour en force des Lotus-Renault.

Un âge élevé :
C’est un facteur que l’on oublie trop souvent : Der Regenmeister (le champion de la pluie) n’est plus tout jeune. A son retour, il avait 41 ans, âge où la grande majorité des pilotes est à la retraite (parfois depuis longtemps). Et pour être pilote de F1, la catégorie reine du sport automobile, il faut être complètement affûté, et avoir des réflexes incroyables. Chose qu’à 43 ans aujourd’hui, il est plus difficile d’avoir, comme l’a montré son accrochage avec Jean-Eric Vergne à Singapour il y a deux semaines (même si un problème de freins a été évoqué). De même, le recordman de victoires (91) n’a plus la même fougue que ses jeunes adversaires, Sebastian Vettel (25 ans) Lewis Hamilton en tête (27 ans), il est donc plus dur pour lui de faire ces fabuleuses passes d’arme qui ont bâti sa réputation de grand pilote.

Une concurrence accrue :
Depuis plusieurs années, la F1 s’est internationalisée, avec des pilotes venus de différents pays (Mexique, Venezuela, Russie). Et les jeunes talents sont de plus en plus nombreux sur le plateau, permettant des courses beaucoup plus ouvertes pour atteindre le Top 10. Les écuries du milieu de grille (Sauber, Force India, Williams) ont également énormément progressé, et s’appuient sur des pilotes rapides qui n’ont peur de rien (parfois trop, à l’image de Maldonado chez Williams), pour engranger des points. C’est le cas de Sauber, avec Kamui Kobayashi et surtout Sergio Perez, qui pourrait ravir la cinquième place des constructeurs à l’écurie basée à Brackley d’ici à la fin de la saison. Avec des courses beaucoup plus serrées qu’avant, et une voiture qui n’est pas la Ferrari du début des années 2000, Michael Schumacher a forcément eu beaucoup plus de mal à faire de bons résultats.

Rémi dos Santos