Pellegrini lechec de trop
La rédaction

Les lacunes affichées par les Madrilènes contre Lyon en Ligue des champions ont été réveillées par le FC Barcelone, vainqueur à Bernabeu grâce à Messi et Pedro (0-2). Manuel Pellegrini a perdu son pari. Ça fait déjà deux.

Comment a été pris Messi ?
Comme prévu, Manuel Pellegrini a donné le couloir gauche de la défense à Arbeloa, qui a affronté quatre fois Messi sans que l’Argentin n’inscrive le moindre but. Comme à l’aller, Marcelo évoluait un cran au-dessus de son partenaire. Bonne idée. Messi a été victime du pressing très haut et précoce des Madrilènes et a dû décrocher pour tenter des percées. A ce titre, Garay a été très utile pour le contrer. Pendant un temps. Car l’axe est décidemment l’endroit où Messi est le plus à l’aise et peut tenter des coups à deux. En l’occurrence, son une-deux avec Xavi est un modèle du genre et le voit prendre le meilleur sur Albiol et Casillas coup sur coup pour l’ouverture du score contre le cours du jeu (1-0). Après avoir écopé d’un carton jaune, sévère, le Ballon d’Or 2009 a été provoqué par ses adversaires mais il a su garder son sang-froid (notamment après un tacle de Ramos à la poitrine). Son but et ses inspirations sont des éléments qui resteront dans la mémoire collective. La fine stratégie de Pellegrini, infructueuse au tableau d’affichage, est déjà de l’histoire ancienne pour les socios. Et sans doute pour Florentino Perez.

Ronaldo a-t-il vaincu sa malédiction ?
Non et ça risque de le travailler encore quelques mois. Le Portugais avait affronté quatre fois le FC Barcelone sans jamais faire trembler ses filets ! Son défi est encore tombé à l’eau. S’il a gratifié les spectateurs de quelques jolis grigris (un petit pont sur Busquets dès la 10e minute), il n’a pas été à la fête dans la zone de vérité. Ses débordements, côté gauche, couplés au relais de Marcelo plus sa vitesse de pointe ont toujours donné du fil à retordre à la défense adverse mais ses qualités ne furent guère exploitées. Dur et frustrant. En déclarant avant le match que le Real n’était pas encore une grande équipe, il semblait déjà connaître son sort.

Le Barça avait-il récupéré ?
Très bon mardi soir en Ligue des champions contre Arsenal, le Barça a peu payé sa débauche d’énergie (comme la saison passée pour le Clasico, Guardiola avait donné une journée de repos à l’avant-veille du match). Malgré le coup de poker de l’entraîneur catalan, Alves évoluant notamment en milieu droit laissant sa place de latéral à Puyol, les Blaugrana ont peiné dans la construction du jeu, piégé là aussi par le pressing haut des Merengue dans l’entame. Arsenal avait montré l’exemple mardi soir. Grâce à ce rythme, les hommes de Pellegrini ont donné le ton, se sont créé des occasions dangereuses mais n’ont su concrétiser leurs temps forts. A contrario, le Barça a fait preuve d’un réalisme qui ne le caractérise pas toujours. Les Catalans ont délivré une poignée de frappes cadrées, deux se sont soldées par des buts. Incroyable, tout autant que la prestation de Xavi, auteur de deux passes décisives et dans tous les bons coups.

Quels Français ont joué ce Clasico ?
Raymond Domenech s’est déplacé à Madrid à blanc ! S’il savait qu’il ne verrait pas Eric Abidal, blessé, le sélectionneur des Bleus comptait voir Lassana Diarra, Thierry Henry ou Karim Benzema évoluer sur la pelouse. Las ! Seul le derneir a joué… les dix dernières minutes, en remplacement de Gonzalo Higuain, une nouvelle fois décevant dans un grand rendez-vous.

Quelle nouvelle série a stoppée le Barça ?
Le Real Madrid affichait un ratio exceptionnel cette saison en Liga à Santiago-Bernabeu : 15 matches et autant de victoires ! Déjà large vainqueur la saison dernière (2-6), le FC Barcelone a donc rendu caduque cette statistique en prenant les trois premiers points au domicile de son grand rival. «Ce ne sera pas un échec si nous perdons ce match», avait toutefois déclaré Florentino Perez avant le début du match. Qui peut le croire ?

Que cela change-t-il au classement ?
Battus 1-0 au Camp Nou à l’aller, les Madrilènes devaient s’imposer sur le même score ou plus s’ils voulaient repasser devant leurs grands rivaux au goal-average particulier. En cas d’égalité de points en fin de saison, en effet, les deux clubs auraient été départagés par cet élément précis. Le Barça compte désormais 80 unités, trois de plus que les grands battus du soir. L’avantage est double et l’on peut considérer qu’il s’agit d’un point fictif supplémentaire pour les Blaugrana. «Président, soyez tranquille, nous gagnerons la Liga. Vous avez ma parole», avait promis Cristiano Ronaldo à Florentino Perez après l’élimination en Ligue des champions. Ça semble mal parti.