Après la qualification de l’OL pour le tour de barrage de la Ligue des Champions à Zurich (0-1), Jean-Michel Aulas est revenu sur le cas de Bafé Gomis. Le président rhodanien en a profité pour égratigner l’OM.
Président, satisfait d’avoir passé cet obstacle piégeux ?
Oui, aujourd’hui, on est au moins sûr de jouer l’Europa League. Ça sera la 17eme année consécutive. Seuls trois clubs l’ont déjà réussi parmi les très grands en Europe l’ont réalisé.
La double confrontation n’a pas balayé tous les doutes autour de cet OL. Lyon est-il rentré dans le rang ?
Ça fait quatre ans que vous me dites ça à chaque début de championnat et que vous prévoyez que Lyon sera dans les cinq derniers du championnat. Je vous confirme que vous avez tort, une fois de plus, et que Lyon sera là à l’arrivée et peut-être même l’équipe surprise de cette année.
C’est long les barrages…
Oui mais cela ce n’est pas dû à Lyon qui a emmagasiné au cours des 15 dernières années le plus gros coefficient d’indice UEFA pour tous les clubs français. Il faut que les autres clubs français viennent à notre secours. C’est pour ça que je suis ravi de voir arriver Monaco, Paris, contrairement à des gens qui ont une petite vue et qui n’ont pas une vision globale du foot français. Nous, on préfère que Monaco et Paris viennent dans le concert des clubs français pour gagner des points UEFA.
Président, où en est la situation de Bafé Gomis ?
J’entends dire qu’on ne sait pas gérer les problèmes humains. Là aussi je veux m’élever contre cette situation. Lorsqu’il y a un problème entre un employeur et un joueur, la responsabilité n’est pas uniquement dûe à l’employeur. Quand on est à un an du terme du contrat, il y a deux solutions, soit transfert, soit reconduction. Bafé et ses agents s’étaient engagés auprès de Bernard Lacombe pour reconduire son contrat, on n’arrive pas à le faire et bizarrement c’est le club qui a tous les défauts… On adore Bafé, c’est un garçon excellent sur le plan de football, gentil quand il fait tous les efforts diététiques et de préparation pour être au plus haut niveau. A partir de là, ou il prolonge, ou il doit s’en aller. Comme c’est le 5eme club (Newcastle, ndlr) qu’on lui présente, qui est d’accord avec ce qu’il demande et qui est d’accord avec nous, il faudra lui reposer la question différemment. Peut-être qu’il faudra lui proposer de rester, peut-être qu’à ce moment-là, il voudra partir….
« Nous avons déposé plainte devant la commission juridique »
Qu’est-ce qui bloque encore aujourd’hui ?
J’ai vraiment l’impression que derrière Newcastle, un autre club essaye de tirer les ficelles dans le mauvais sens pour faire en sorte que Lyon fasse une très mauvaise affaire. Moi j’ai la conviction que de toute façon s’il ne va pas à Newcastle, la solution qui lui sera proposée sera beaucoup moins bonne pour lui… Je souhaite de tout cœur que cette affaire se règle au plus tôt.
Vous parlez de l’OM ?
Nous avons déposé une plainte lundi devant la commission juridique car certaines choses nous apparaissent étonnantes. Quand on connait le niveau de revalorisation obtenu par Bafé à Newcastle, je ne suis pas certain que ces clubs puissent s’aligner… Je vous rappelle qu’il y a quelques années, lorsque j’avais eu l’infortune de croiser notre joueur vedette Ribéry lors de vacances, j’avais été attaqué et j’avais du passer devant la commission juridique. Donc, je pense qu’il ne faut pas s’amuser à ce genre de choses, surtout quand on est un très grand club comme l’est Marseille.
Est-ce que vous considérez que le transfert de Gomis a capoté ?
Pour moi, oui. Newcastle est d’accord avec le joueur, 70 000 livres par semaines, évidemment supérieur à ce qu’il gagne à Lyon. Je considère qu’il reste une petite chance si un certain nombre de gens expliquent à Bafé que son avenir est de jouer rapidement dans un grand club. Et Newcastle est un grand club, pas français mais franco-anglais (rires).
Anthony Faure, à Zurich