Melina tacle la medisance autour de Benzegol
La rédaction

J'aurai pensé, après le match contre la Bosnie, non pas que Benzema devienne l'égérie de la marque Laurent Blanc mais qu'au moins son talent soit reconnu...

...mais aussi qu’on lui accorde un certain crédit dans une équipe de France en chantier... Mais non, les critiques n’ont cessé de fuser !

Durant cette trêve internationale, tandis que le sélectionneur maintient levé son mouchoir « Blanc » afin de dissiper tous éléments nuisibles à l’émergence de son groupe, les supporters de l’équipe de France n’ont pas enterré la hache de guerre !

Cette semaine, on a tout entendu sur l’attaquant international qui est néanmoins en pole position pour intégrer le « noyau dur » cher au sélectionneur.

D’abord sur son statut de remplaçant avec son club espagnol : « il ne joue même pas au Real Madrid ».

Mais dites-moi, l’attaque de l’équipe de France, il vaut mieux la concevoir autour d’un remplaçant qui évolue sous les ordres du « grand » Mourinho, qui s’entraîne avec les joueurs les plus talentueux de la planète foot, et qui se bat contre une concurrence de choix symbolisée par le prodige portugais Cristiano Ronaldo… Ou avec un titulaire indiscutable dans son club, comme Hoarau l’est avec le PSG, mais en Ligue 1, le parent pauvre du football européen ?

Il faut quand même se poser cette question. En replaçant les choses dans leur contexte, il me semble que l’attaque d’une sélection nationale mérite un joueur qui côtoie ce qui se fait de mieux en matière de football. Je peux me tromper mais la seule présence de Benzema aujourd’hui au Real Madrid légitime l’intérêt que lui porte Laurent Blanc. Et très honnêtement je ne pense pas que le Président voie dans sa titularisation avec les Bleus un traitement de faveur; Il sait pertinemment qu’il ne peut s’asseoir sur un joueur de ce standing.

Croire que Benzema est un privilégié me paraît aussi absurde que la simple idée de converser et débattre sur la nécessité de voir revenir Ribéry en équipe de France.

Ensuite, Benzema c’est deux buts en trois matchs disputés dans ces éliminatoires pour l’Euro 2012. Et pas des moindres ! Ceux de l’ouverture du score, du soulagement… Ceux qui, lorsque tu es dans la tribune ou sur le banc, submergé par le doute et te demandant comment ton équipe va réussir à marquer, te transportent de bonheur.

Il a éclairé de son génie les prestations de cette équipe de France dont on perçoit évidemment le potentiel mais qui est encore en quête de confiance et de solidité.

Bien sûr, on peut amoindrir les performances de Benzema sur l’ensemble de ses matchs mais il est ahurissant de négliger la portée de ses deux réalisations qui ont permis non seulement à l’équipe de mener au score mais encore à tout un collectif de se libérer.

Je suis stupéfaite d’entendre des remarques désobligeantes du type : « oui il a marqué mais ensuite on ne l’a plus vu ».

Pourquoi, parallèlement on accepte de laisser du temps à un Malouda ? Lui est titulaire avec son club, en pleine possession de ses moyens, a la confiance du sélectionneur et de ses partenaires…et pourtant est passé complètement à travers !

Quitte à faire preuve d’exigence, soyons cohérents et tournons nous logiquement vers Malouda pour réclamer un match plein.

Enfin, tout devient prétexte à la critique…

Benzema ne chante pas la Marseillaise, Benzema n’est ni souriant ni prolixe en conférence de presse, Benzema met un vent au speaker qu’il lui remet son prix de meilleur joueur du match à St Symphorien, etc.

Et de là on dresse un portrait insipide du joueur, on y voit de l’arrogance, du mépris. On fait des déductions rapides, dictées par les médias, sur l’implication du joueur, sa motivation en bleu.

Et là on ne parle plus de football… On bascule dans le domaine de la com’ !

Il est clair que Benzema ne sait pas faire ! Mais est-ce son but d’exceller dans cet exercice? Non, ce n’est pas son terrain de jeu. Il n’est pas capable d’endormir une assemblée de journalistes en jouant avec les caméras. Il n’a pas pour volonté de séduire le public français avec des sourires de façade ou de jolies phrases toutes faites.

Il veut être jugé sur son travail. Et bosseur, il l’est. Il n’a pas besoin de le crier sur les toits pour qu’on s’en rende compte. Ce n’est ni la nonchalance ni la suffisance qui l’ont amené à ce niveau.

La désinvolture n’appartient pas à ceux qui négligent leur image médiatique… Notamment dans le football, un milieu où l’argent coule à flots quand on s’attache les intérêts des sponsors !

Benzema a compris une chose qui prouve son intelligence. Quand on est footballeur on ne fait pas carrière sur son image mais sur le terrain.

Conquérir le public, il le fera mais selon les règles du pelousé. Et non pas en remerciant en fin de match des supporters qui le sifflent alors qu’il vient tout juste de marquer !

Aujourd’hui, même si en surface Benzema laisse transparaître une certaine insolence, dans la surface, dans les 16 m 50, il affiche avec brio sa détermination et personnellement, je continuerai à m’en contenter !