Marvin Esor : « J’aimerais découvrir la L1 »
La rédaction

Le jeune latéral droit du Clermont Foot, Marvin Esor (23 ans), arrive en fin de contrat en juin. Avant de viser un club de Ligue 1, son objectif avoué, le joueur formé à Bordeaux souhaite sauver le club auvergnat, en bien mauvaise posture cette saison.

Marvin, que se passe­-t­-il à Clermont cette saison ?

On est dans une situation assez difficile. L’année dernière, on avait réalisé un bon championnat (Clermont a terminé 5eme, ndlr), on a longtemps joué la montée. Cette saison, on subi le contrecoup, on joue le maintien. On a gardé une bonne ossature de l’effectif de la saison passée et je pense que lors de l’entame de championnat, le moral de tout le monde était encore un peu atteint. Malheureusement pour nous, on n’a pas su réagir assez vite pour s’éloigner de cette zone de relégation. Après la défaite face à Arles­-Avignon, c’était la première fois qu’on tombait dans la zone 
rouge. Il faut sauver le club. C’est d’un club dont on parle, pas seulement onze joueurs sur le terrain. Personne ne s’en sortira sans l’aide de l’autre. Il faut tous se remobiliser pour réussir ce défi.

Vous n’avez pas remporté un seul de vos neuf derniers matchs de Ligue 2...

Oui, les paroles, ça va un petit moment. C’est le vendredi soir que ça se passe. On a un groupe de qualité et le contenu proposé à l’entraînement, on ne le reproduit pas en match. Il nous faut trouver le déclic. On est frustré par nos comportements le vendredi soir, on manque de révolte. Cela nous atteint mentalement et ce n’est pas facile à gérer. On essaye de ne pas baisser les bras. Aujourd’hui, ce qui est positif, c’est que le groupe reste sain. Les joueurs restent pleinement concernés, malgré que beaucoup soient en fin de contrat en juin prochain. Personne ne baisse les bras.

Personnellement, comment jugez­-vous votre saison ?

C’est une saison un petit peu tronquée par des blessures qui se répètent un peu trop. C’est vraiment une saison bizarre. Je n’ai peut­être pas mis personnellement tous les atouts de mon côté. Cela fait quatre ans que j’enchaîne en Ligue 2. J’arrive à 120 matchs dans cette division. On s’appuie sur cela pour essayer de voir plus haut. Il reste encore trois mois pour se battre et sauver le club, et aussi, ensuite, voir plus haut, plus loin.

Vous êtes en fin de contrat en juin. Dans quel état d’esprit êtes-­vous pour le futur ?

Aujourd’hui j’ai confié la gestion sportive de ma carrière au cabinet Score Agencies, représenté par David Venditelli. En collaboration avec mon conseiller Mr Jawhar, je les laisse s’occuper des discussions avec les potentiels clubs intéressés. Il y a des clubs aujourd’hui qui se positionnent sur moi, que ça soit à l’étranger ou en Ligue 1. Mais chacun son travail. Le mien, c’est d’être performant avec Clermont. Je veux juste rendre la monnaie de la pièce à ce club qui m’a fait confiance en m’engageant trois ans. Je suis concentré sur mes prestations sur le terrain.

L’objectif, c’est de jouer en Ligue 1 ?

J’aimerais découvrir la Ligue 1. Il faut être honnête, depuis que je suis tout jeune, que j’ai intégré le centre de formation des Girondins de Bordeaux, l’ambition c’est de jouer la Ligue 1. Si en Ligue 1, ce n’est pas possible, pourquoi pas l’étranger.

Le parcours de Romain Alessandrini, qui a quitté Clermont l’été dernier pour Rennes doit vous inspirer ?

C’est plus que de l’inspiration (rires). C’est un bon ami, on se considère comme des frères. J’étais ému pour lui et puis avec ce parcours si atypique qu’il a pu avoir, ça regonfle le moral. Cela montre que tout est réalisable. Cela donne envie. Cet hiver, Yacouba Sylla a quitté le club pour signer à Aston Villa. La Ligue 2 reste un championnat très regardé. Je le vois moi aussi par rapport aux sollicitations des clubs étrangers. Beaucoup de formations se positionnent.

L’étranger, c’est tentant aussi ?

L’Angleterre est forcément attirant. Que ce soir la Premier League et la Championship. La Bundesliga et le championnat belge sont aussi de très bons championnats. Pas mal de joueurs français vont jouer en Championship, c’est un championnat qui est vu, où les joueurs peuvent rebondir après en Premier League.

Privilégierez­-vous un club où vous aurez une garantie de temps de jeu ?

J’ai toujours eu cette philosophie : qu’on soit dans un club plus ou moins huppé, personne n’a de place acquise. Il faut savoir se mettre des défis. Des fois, on arrive sur la pointe des pieds et on se fait sa place. Quand personne ne vous attend, c’est encore plus beau, c’est d’autant plus méritant. Pour répondre à votre question, aller dans un club sans avoir de garantie de temps de jeu ne me dérange absolument pas. La place se gagne à l’entraînement après.

En France, un club vous fait rêver ?

Hormis Paris, Saint-­Etienne reste une belle équipe au jour d’aujourd’hui. Il y a beaucoup de jeunes, on voit que c’est une équipe qui prend du plaisir. Etant donné que Clermont ce n’est pas trop loin, je vais voir un ami à moi assez régulièrement, Jessy Moulin, le deuxième gardien de l’ASSE. Il y a un très beau stade, c’est un club qui reprend vraiment des couleurs. C’est un club d’avenir. Et puis bien évidement Bordeaux, qui reste mon club formateur.

Anthony Faure