Toulouse, EDF : Y a-t-il trop de pression sur Etienne Capoue ?
La rédaction

Invité des émissions radios, sujet des articles de presse et star de la semaine, Etienne Capoue est l’objet de beaucoup d’attentions. L’une des satisfactions du match de l’équipe de France face à l’Uruguay (pour sa première sélection) porte sur ses larges épaules quelques responsabilités. Mais les attentes à son égard ne sont-elles pas trop grandes ?

Attendu par le staff du TéFéCé


Capoue a été l’une des très belles confirmations de la saison écoulée du coté du Stadium. Dans un milieu alléchant composé de Didot, Tabanou et Sissoko, il a été régulièrement le taulier grâce à un volume de jeu lui permettant de jouer un peu partout. Cette année, il est donc attendu à un niveau supérieur, et l’environnement toulousain ne le cache pas. Interrogés hier après la victoire face à Saint-Etienne, Alain Casanova et Jonathan Zebina n’ont pas caché les attentes placées en leur milieu de terrain à tout faire. L’ancien défenseur de la Roma et de la Juventus a indiqué en conférence de presse que Capoue « est sûrement bien meilleur que ce que vous avez vu ce soir. Si lui, il est à 100%, il est au niveau des très grands clubs européens. A partir de là, c’est le minimum qu’il doit apporter ». Quel était donc ce minimum hier soir ? Le « Pitchoune » a malmené le milieu des Verts avec sa puissance et apporté le surnombre en attaque. Sur un corner tiré à ras de terre par Tabanou, c’est lui qui propulse le ballon au fond des filets de Ruffier. Mais c’est aussi lui qui a raté un pénalty et provoqué celui qui a permis à l’ASSE de réduire l’écart. Il y a donc à boire et à manger dans la prestation du Toulousain, mais malgré tout, Casanova appuie le discours de Zebina. Pour le coach du « Téf », suite à sa sélection en Bleu, Capoue a pris « plus de maturité, de responsabilités. Il s’aperçoit qu’il a un nouveau statut. Il doit être au niveau d’un international A ». Plus concentré, plus investi, la chance donnée au natif de Niort aurait, selon son entraîneur, changé le jeune homme.

Un joueur conscient de son nouveau statut
Invité dans l’émission Larqué Foot sur RMC, et interrogé sur les changements qu’induit un statut d’international A, Etienne Capoue s’est dit « prêt à assumer ça ». Une assurance sans doute bienvenue pour supporter la pression retombée sur lui en trois jours. Le joueur de 24 ans est même plutôt exigent envers lui-même. Par exemple, il a jugé que « ne pas aller à l’Euro (Laurent Blanc ne l’avait pas retenu) était une remise en question. Ca voulait dire que je n’était pas bon ». Peut être un peu dur lorsque l’on sait que le meilleur milieu défensif du championnat, Rio Mavuba, a été snobé lui aussi. L’autosatisfaction n’est pas dans ses habitudes, et c’est plutôt un bon point.
Mais pourquoi en demande-t-on tant à ce joueur d’une équipe de milieu de tableau? Il faut dire qu’Etienne Capoue est un genre de joueur que la formation française a délaissé depuis quelque temps. Grand (1m89), puissant, technique, il est capable de jouer sur toute la longueur d’un terrain. Un style « box to box » précieux pour faire le lien entre la récupération et la création. Capable de venir soutenir les attaquants dans la surface après avoir récupéré lui-même le ballon Capoue est, dans l’idée de beaucoup de suiveurs, un Abou Diaby qui n’aurait pas un corps en cristal.
Son profil de joueur est rare, mais sa régularité reste en question. Dans son confort toulousain, son irrégularité est pardonnée tant les ambitions du club sont modestes. Mais pour passer un cap, il va devoir jouer au plus haut niveau plus souvent. En tout cas plus que 45 minutes un jour férié d’août au Havre. Alex Song, un joueur du même type et du même âge, vient de partir au FC Barcelone après avoir tenu le milieu d’Arsenal pendant 3 ans avec brio. Alors est-ce que Toulouse va grandir en même temps que son joueur ou la chrysalide devra-t-elle sortir de son cocon ?