Toulalan vers un suicide sportif
La rédaction

Meurtri par les événements du Mondial sud-africain, le Lyonnais peine à retrouver son niveau de jeu et à s'acclimater à son nouveau poste. Pourtant il l'assure, il finira tôt au tard par jouer en défense centrale. Pas forcément le meilleur choix pour rejouer en Bleu.

Jérémy Toulalan traverse la période la plus noire de sa carrière. Impliqué dans la rebellion des joueurs de l’équipe de France à Knysna, l’ancien Nantais a tout perdu en quelques mois. Sa légitimité auprès du public français, son statut d’international et même le sommeil. « J’avais des difficultés à trouver le sommeil après la Coupe du monde. Je n’avais pas goût à grand chose », a-t-il confié lors d’un entretien à L’Equipe. Suspendu un match par la Fédération française de football, il n’a pas été convoqué par Laurent Blanc pour éventuellement disputé la rencontre face à la Bosnie. « Cela ne m’a pas choqué, déclare-t-il. Je n’étais pas performant, c’était logique qu’il ne me prenne pas ! ». 

La faute à un repositionnement en défense centrale qui l’a vu commettre de grossières erreurs depuis le début de saison. Un nouveau poste dont il n’a pas assimilé encore toutes les spécificités, malgré de très bons matchs en Ligue des Champions la saison dernière. A sa décharge, trouver des repères et développer une complémentarité avec Cris ne se fait pas en un claquement de doigts. Surtout à ce poste précis, où l’erreur ne pardonne pas. Toulalan, le discret, ne comprend donc pas l’acharnement médiatique dont il est l’objet depuis le début de l’été. « La saison dernière, les gens me demandaient d'aller en défense centrale et, là, ils me demandent de revenir au milieu. Et, dans trois mois, cela va encore changer ?, s’interroge-t-il. A moyen ou à long terme, je pense que je retournerai en défense », prévient le Lyonnais, qui retrouvera son poste au milieu de terrain samedi contre Valenciennes.
Si la logique veut qu’avec l’âge, Jérémy Toulalan évolue comme défenseur central, le plus tard possible serait le mieux pour son avenir international. Certes, son harcèlement perpétuel de l’adversaire, son opiniatreté, sa vision du jeu, son placement, son anticipation et sa relance représentent des qualités inhérentes et indispensables pour évoluer à ce poste. Mais sa pointe de vitesse laisse à désirer comme son efficacité en un contre un et son jeu de tête. Mais surtout se reconvertir aujourd’hui en défenseur central signerait son arrêt de mort avec l’équipe de France. Laurent Blanc fait confiance à la charnière Rami-Mexès et a visiblement l’intention de leur donner du temps pour parfaire leur complémentarité. Une défense centrale qui a d’ailleurs donné plus que satisfaction en Bosnie. La meilleure des choses pour Toulalan reste donc de jouer à son poste de prédilection : devant la défense.