Perrin connait le job
La rédaction

Licencié mardi par Saint-Etienne, Alain Perrin nous a épargné la complainte de l'entraîneur outré par l'attitude de ses dirigeants. L'ancien technicien de Troyes sait de quoi son métier est fait. En même temps, près de 2 millions d'euros d'indemnités ça aide à prendre la chose avec philosophie.

A la sortie de son entretien avec le directeur sportif de l'ASSE, Damien Comolli, lui signifiant son licenciement, Alain Perrin a fait un court passage devant les journalistes présents au centre d'entraînement de L'Etrat. Ceux qui attendaient des déclarations fracassantes pleines de rancoeurs sont repartis déçus. Mais l'on a pu au moins apprécier le discours d'un entraîneur conscient des duretés du monde professionnel. «Il y a une situation d'urgence actuelle. Les dirigeants gèrent la situation présente. On sait que notre métier est comme ça et on est prêt. On vit avec cette pression en permanence. C'est toujours frustrant mais on n'est pas maître de notre destin. L'entraîneur, c'est le fusible.» Mais Perrin n'épargne pas que ses présidents.

L'ancien entraîneur sochalien n'a jamais eu l'impression d'être lâché par ses joueurs en qui il croit encore : «A travers la qualité de l'entraînement, l'adhésion, il y a plein de signes quand on les regarde dans les yeux. Ils y croyaient à chaque match. Malheureusement, il y a toujours les faits de jeu, les erreurs individuelles qui les décourageaient. Je leur ai dit que j'étais peut-être le chat noir et que les choses iront mieux maintenant. Je leur souhaite bonne chance à tous», a-t-il lancé sur RMC.

Son fidèle adjoint, Christophe Galtier, qui a accepté de reprendre, provisoirement ou non, son poste, aurait-il le droit, lui, à une pique bien placée ? Même pas. «Je pense depuis un certain temps qu'il a l'étoffe pour être un numéro un. Peut-être que le moment est venu. On verra. Je serai peut-être amené à retravailler avec lui par la suite. J'espère qu'il aura un peu de réussite. La chance du débutant, ça existe. Je n'ai aucun problème avec Christophe. Bien sûr qu'il n'y a pas de trahison.» L'argent, Perrin devrait toucher 1 980 000 euros d'indemnités de licenciement, ça ne remplace pas tout mais visiblement ça aide à faire passer quelques pilules.