EXCLU : Arabie Saoudite, Macron… Nos informations sur le dossier vente de l’OM
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Depuis plusieurs semaines, les rumeurs vont bon train autour d’un possible rachat de l’OM par un fond d’investissement venu d’Arabie Saoudite. Voici les éléments portés à la connaissance du 10 Sport avec des intérêts réels pour le club de Frank McCourt.

Sous les ordres d’André Villas-Boas, l’OM va retrouver la Ligue des Champions la saison prochaine. Une nouvelle qui redonne le sourire au club comme aux supporters, malgré une situation économique très complexe. La gestion financière de l’écurie phocéenne pose en effet quelques soucis aux abords d’un été où l’OM va devoir vendre pour au moins 60 millions d’euros et continuer à surveiller de près une masse salariale gonflée à bloc (les dirigeants n’ont même pas la possibilité de proposer de nouveaux contrats à ceux dont le bail se termine dans un an comme Florian Thauvin, Jordan Amavi, Maxime Lopez ou encore Steve Mandanda). Dans ce contexte paradoxal, avec des motifs de satisfaction sur le plan sportif et des zones d’inquiétudes pour la partie financière, une rumeur de rachat s’est invitée dans la partie ces dernières semaines. Avec, à la tête de ce possible et prétendu projet, le Prince de l’Arabie Saoudite, Al-Walid ben Talal, rien que ça. Si les derniers éléments recueillis par La Provence indiquent qu’il s’agit de fausses informations, confirmant ainsi les propos du président Jacques-Henri Eyraud qui s'est plusieurs fois exprimé dans les médias dernièrement, le10sport.com est en mesure d’apporter quelques précisions sur le dossier.

McCourt pas vendeur mais à l’écoute

La première des questions est la plus simple : L’OM est-il à vendre ? Officiellement, non. Et Frank McCourt, comme toutes les parties intégrantes de sa garde rapprochée, répondent systématiquement que ce n’est pas le cas. Pour autant le sujet existe bien, en coulisses. Il ne s’intitule pas « L’OM est à vendre » mais « L’OM est à l’écoute des éventuelles propositions ». Une nuance qui fait toute la différence aux yeux des décideurs marseillais. Face aux difficultés financières rencontrées par le club, comment refuser de discuter avec un potentiel investisseur ? Encore plus dans le contexte économique actuel, marqué par la crise du Coronavirus. Au sein des milieux autorisés, dans lesquels on retrouve des banques d’affaires spécialisées dans la recherche d’investisseur (ou des fonds d’investissement), l’OM est clairement un sujet de discussions depuis plusieurs mois. A l’instar de l’OL, qui a confié un mandat à une banque d’affaires pour trouver des investisseurs, l’OM est un club avec lequel il est possible de discuter. Et il y a bien des personnes intéressées par le navire phocéen.

Des échanges avec l’Arabie Saoudite

La seconde question concerne Al-Walid ben Talal : Est-il vraiment intéressé et impliqué dans un rachat de l’OM ? Directement, non. Si plusieurs de nos sources confirment qu’il y a bien eu des discussions autour de l’OM ces derniers mois, elles n’impliqueraient que des intermédiaires, de part et d’autre. Des personnes travaillant pour des fonds d’investissement qui discutent avec des membres de l’entourage du clan McCourt. A ce stade, difficile de statuer sur le caractère officiel ou informel de ces échanges. Mais ils auraient bien eu lieu. Des questions autour des intentions de Frank McCourt et du prix éventuel souhaité par l’homme d’affaires américain. A ce titre, les informations concordent : McCourt ne souhaite pas vendre l’OM à tout prix. S’il est à l’écoute des propositions éventuelles, il ne fera aucun « cadeau ». Son OM peut être vendu mais à un prix totalement à son avantage, avec plusieurs centaines de millions d’euros à la clé, lui qui aurait signé un chèque de 45 millions d’euros pour devenir acquéreur du bastion phocéen (avec plus de 200 millions d’euros d’investissement sur ses trois années de gouvernance, principalement dans le recrutement de joueurs).

Pourquoi le nom d’Al-Walid ben Talal ? Tout simplement parce que les intermédiaires ayant échangé avec le clan McCourt travaillent pour des fonds d’investissement provenant d’Arabie Saoudite. Le Prince Al-Walid ben Talal étant à l’origine de la grande majorité de ces fonds, il est difficile de ne pas le voir dans un projet quand l'Arabie Saoudite fait partie de l'équation… Quand l’entourage du Prince indique à La Provence qu’il ne s’intéresse pas au foot ou qu’il n’est pas intéressé par l’OM, c’est la vérité. En revanche, il y a bien des représentants d’un fond saoudien qui s’intéressent à l’OM et qui ont posé des questions pour envisager un rachat. Sans aller plus loin que le stade des discussions, pour le moment. Même si certains acteurs de ce dossier, côté saoudien, auraient visiblement imaginé bien plus avec déjà des idées pour le recrutement, l’organigramme. Mais il est ici question de l’imaginaire de quelques hommes, tout heureux de pouvoir rêver à la construction d’un nouvel OM.

Macron en mode Sarko

L’intérêt en provenance de ce fond saoudien a toutefois suscité la curiosité de l’entourage de Frank McCourt. Quand l'Arabie Saoudite frappe à votre porte, il est normal d'être curieux et de se pencher sur la question. Et selon nos informations, l’OM a pu compter sur son important réseau pour se préparer à toutes les éventualités. Comme révélé par le10sport.com, Jacques-Henri Eyraud dispose d’une connexion privilégiée avec l’Élysée et Emmanuel Macron, dont il est proche. Informé des échanges avec des représentants saoudiens, en bon supporter de l’OM, Emmanuel Macron aurait fait savoir qu’il pouvait mettre à sa disposition son réseau pour faire jouer ses relations ou accompagner le dossier si cela était nécessaire. Exactement comme Nicolas Sarkozy a pu le faire avec le PSG (dont il est le premier supporter), au moment de finaliser le rachat du club par Qatar Sport Invest. La magie des Présidents supporter… Là encore, rien de suffisamment concret pour parler d’une intervention d’État ou autre. Mais avec ce « soutien » de l’Élysée, les dirigeants marseillais ont visiblement cherché à se préparer à toutes les éventualités.
 
Concentré sur la préparation de la saison prochaine, mais surtout sur le mercato à venir, l’état-major marseillais est aujourd’hui davantage préoccupé par la nécessité de vendre des joueurs à très bon prix cet été que par la possibilité de revendre le club. Il y a 60 millions d’euros à trouver et un entraîneur à bichonner (lui qui refuse de voir partir certains joueurs, pourtant appréciés par le marché, comme Thauvin, Sarr ou Kamara). Et malgré les effets d’annonce autour du possible recrutement de joueurs comme Mbaye Niang, par exemple, l’OM n’a aucune marge de manœuvre financière pour le moment. Aucun recrutement à prévoir avant d’avoir vendu. Des joueurs, pas le club...

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