Caiazzo lhomme qui loupe tous ses castings
La rédaction

Le 10 Sport vous l'avait dit : Bernard Caïazzo, co-actionnaire de l'AS Saint-Etienne, a dépeuplé la maison verte. Depuis des mois, c'est même lui qui a appris à la démolir brique par brique. Explications.

«Galtier est un battant». Prudence, cette phrase laconique soufflée par Bernard Caïazzo vaudra peut-être son pesant d'or dans quelques mois, voire quelques semaines? Quand le co-actionnaire de l'AS Saint-Etienne fait son grand oral, il brille en disant tout et son contraire. Exemples : «Alain Perrin est le coach le plus intelligent que j'ai jamais rencontré», affirmait-il avant de le débarquer à la mi-décembre. «Je regrette son départ», en faisant référence à Frédéric Antonetti, ancien entraîneur des Verts. Réponse de l'intéressé, dans les colonnes du Progrès : «Un grand dirigeant est un dirigeant qui prend la bonne décision au bon moment». C'est sûrement pour cela que les supporters stéphanois doutent des compétences de leur patron, qui a sûrement de bonnes idées mais jamais trop adaptées au contexte.

Une usine à gros sous
Les preuves de ce décalage s'enfilent comme des perles. La dernière en date, l'éviction de Vincent Tong Cuong, obéit à cette exaspérante logique. Selon nos informations, Caïazzo lui en veut de l'avoir ouvertement critiqué dans son dos ! Puéril comme procédé mais est-ce si étonnant ' «C'est un panier de crabes, affirmait au début du mois Jean-Michel Larqué dans les colonnes de So Foot. Je pense que le vrai problème, c'est qu'ils manquent tous de recul. Ils sont au front, il n'y en a pas un d'entre eux qui soit capable de se mettre en retrait». Par la force des choses, il y en a pourtant pas mal qui y ont été mis, en retrait : Comolli (présenté comme l'homme de la situation en novembre 2008), Perrin (présenté comme l'homme intelligent), Lyonnet (présenté comme l'homme communicant)? La liste serait longue comme le bras, n'est-ce pas Monsieur Sonor ? Depuis, tous ont bien compris que la maison verte n'était finalement devenue qu'une usine à gros sous, sorte de vache à lait déguisée de la Ligue 1 (Perrin quittera le Forez avec 2 millions d'indemnités, Roussey en réclame 2,1, Tong Cuong négocie actuellement).

Le 10 Sport avait averti
Chers lecteurs, ne prenez cet air étonné, ressortez les archives : Le 10 Sport vous avait avertis ! Dans son baromètre du 11 décembre, celui qui est aussi l'un des vice-présidents de la LFP figurait à la 19e place de notre «baromètre décalé». Une semaine plus tard, son portrait, sombre, était brossé dans ces mêmes colonnes. «Nous avons fait un premier constat qui était extrêmement négatif sur le manque de communication du club qui doit véhiculer des notions de partage, de convivialité et de rassemblement. J'avais plus le sentiment d'exclusion notamment vis-à-vis des anciens et des médias. Cela nous perturbait beaucoup», avoue ce mercredi Caïazzo dans Le Monde. Quelquefois, ce dernier a au moins le mérite d'être perspicace.