EXCLU – Christophe Dugarry : «Si Bordeaux m’appelle, je n’y vais pas»
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Après 10 ans de télé et une reconversion totalement réussie sur Canal+, Christophe Dugarry a remis son célèbre passement de jambes au goût du jour pour prendre tout le monde à contre-pied et filer vers RMC - SFR Sport. Un virage vers « Team Duga » négocié avec les armes qui ont fait sa réussite : naturelle, liberté et simplicité.

En quittant un univers de la télévision dans lequel vous étiez « roi », vous n’avez pas eu peur de tout perdre en allant faire de la radio ?
Peur de quoi ? Qu’est-ce que je peux bien risquer ? Je ne suis pas là pour faire carrière à la télévision ni à la radio. Ma vie, ce ne sont pas les médias et ce que je peux y faire. Ma vie, c’est le foot, tout simplement. J’y ai joué de l’âge de 8 ans jusqu’à 33 ans. Ensuite, j’ai eu la chance de ne pas avoir à me prendre la tête à me demander ce que j’allais pouvoir faire de ma vie. Je me suis essayé dans ce rôle de consultant et je continue de le faire à la radio. Et ça me plaît (sourire).

Vous vous êtes entraîné avant de prendre l’antenne et de vous retrouver face à vos auditeurs ?
Ah non (sourire). Comme je l’ai fait pour la télévision, j’apprends sur le tas. Avant de me lancer, dans les différentes discussions que j’ai pu avoir avec François Pesenti (Directeur Général de RMC et SFR Sport), il m’a bien expliqué que la radio était un exercice très différent, que ce n’était pas facile et que je devais l’apprivoiser. Mais je savais aussi que j’allais être bien entouré, avec des gens dont c’est le métier. Après, c’est vrai que j’ai une certaine responsabilité, notamment que je reprends l’antenne après la pub, quand je lance le journal, ce genre de choses. Mais c’est venu naturellement.

Vous vous réécoutez, parfois ?
Jamais. Je suis très critique avec ce que je fais, c’est très rare quand je suis satisfait. Mais je demande à François Pesenti, à Jean-Louis (Tourre, qui co-anime l’émission « Team Duga »), ce qui ne va pas.

« La télé ne me manque absolument pas, je suis très heureux dans ce que je fais maintenant »

Votre marge de progression, elle se situe où ?
Difficile de répondre à cette question, ce n’est pas mon métier (rire). Vous savez, j’ai arrêté l’école en 4e… Jamais je n’aurais imaginé faire cela un jour. J’essaye de faire le moins de faute de français possible et d’être le plus naturel qui soit, de parler avec mon cœur. Je ne suis pas journaliste, je ne veux pas l’être et je pense que je peux progresser partout.

Il n’y a vraiment aucun plan de carrière dans cette nouvelle vie ?
Aucun ! Ah mais vraiment, aucun ! Je ne me projette jamais, je fais ce qu’on m’offre la possibilité de faire et ça me va très bien. La télé ne me manque absolument pas, je suis très heureux dans ce que je fais maintenant. J’ai énormément de défauts mais je crois avoir la qualité de ne pas avoir d’ego. Donc ça ne me dérange absolument pas de ne plus me voir à la télé, je sais que pour d’autres c’est compliqué mais moi, je le vis très bien (sourire).

Vous jetez quand même un œil sur les audiences ?
Ah non, pas du tout… Je connais les chiffres, bien sûr, parce qu’on m’en a parlé, mais ce n’est pas quelque chose que je suis. J’ai demandé si c’était bien, j’ai demandé ce que je devais faire pour faire plus. Après, c’est vrai que j’ai du mal à voir ce que je peux changer ou apporter de plus car ce serait en faire trop ou faire des choses qui ne me ressemblent pas.

« Vincent Moscato, c'est un génie ! Il est magique »

Juste avant vous, Vincent Moscato explose les scores en dépassant le million d’auditeurs. Il vous impressionne ?
Bien sûr, Vincent, c’est un génie ! C’est le talent à l’état pur, il a une panoplie incroyable à disposition. Il peut faire de l’antenne mais il est aussi acteur, il a son one-man-show, il a une répartie énorme. On se connait très bien, du temps où il jouait à Bègles. Vincent, c’est le mec qui peut arriver deux minutes avant l’antenne, qui appuie sur le bouton et c’est parti pour une émission de dingue… Il est magique. Quand j’étais joueur, je n’étais pas Messi ou Zidane. À la radio, je ne serai jamais un Moscato (rire).

Si vous aviez la possibilité de recruter un joueur ou un entraîneur en activité pour la prochaine saison de « Team Duga », vous prendriez qui ?
Oh… C’est difficile à dire… C’est même impossible. En revanche, je sais quel profil il faudrait pour que ça marche : quelqu’un qui n’a pas d’ambition dans le milieu du football. Quelqu’un qui ne veut ni être entraîneur ni dirigeant, parce que ça fausse tout. Tu ne peux pas être consultant si tu as des intérêts ailleurs, ce n’est pas compatible.

80% des consultants en poste sont pourtant à la recherche d’un job dans le milieu du foot…
Ça explique peut-être pas mal de choses… Moi, si Bordeaux m’appelle et me propose 200 000 euros par mois, je n’y vais pas. Ça ne m’intéresse pas. Je suis très heureux dans ce que je fais et si je commence à avoir d’autres intentions, d’autres ambitions, ça ne marchera plus.

« TEAM DUGA »
Pour écouter Christophe Dugarry, il suffit d’être sur les antennes de RMC du lundi au jeudi, de 18h à 20h.

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