Aulas se voile la face
La rédaction

Adepte des bons mots et des sorties saignantes dans la presse sur à peu près tous les sujets concernant le ballon rond, le président de l'OL est en revanche plutôt homme à protéger ses entraîneurs. Peut-être en dépit du bon sens dans le cas Puel.

«Il n'y pas de problèmes.» Cette phrase, Jean-Michel Aulas l'a réellement prononcé après la défaite de l'OL face à Bordeaux (0-1). Il en a même fait son credo, s'appuyant sur un discours qu'il avait déjà martelé dans la semaine. Pas de problème à l'OL ? Soit. Mais une 9e place à 8 points du leader à trois journées de la trêve, d'autres trouveraient ça problématique justement, surtout pour un ancien septuple champion de France.

Hormis Guy Stéphan, JMA n'a jamais limogé un entraîneur en cours d'exercice préférant toujours attendre la fin d'une saison. Quitte à se séparer d'un technicien auteur d'un doublé Coupe de France-championnat (cf Alain Perrin). Rien dans les propos du président lyonnais dimanche soir ne laissaient transparaître un changement d'attitude. «C'est une déception plus par le résultat que par la manière. Même si on a vu de la fébrilité dans l'équipe, on ne peut pas dire que les joueurs aient lâché. Ils ont tout donné. J'ai dit aux joueurs après le match que l'important est d'être solidaire quand les résultats ne sont pas conformes à ce que l'on souhaite. Le débat autour de l'entraîneur est injuste et déplacé. Ce ne sont pas des déclarations dans les médias ou auprès des supporteurs qui peuvent changer les choses. Le débat ne concerne pas l'entraîneur mais l'orientation stratégique du club. Les joueurs restent solidaires avec lui.»

Aulas n'a donc pas dû écouter les dernières sorties de ses protégés. La semaine passée, Aly Cissokho avait dénoncé les méthodes d'entraînement stakhanovistes de l'entraîneur-marathonien Puel. Le latéral gauche mettait même sur le compte de ses innombrables tours de terrain l'enchaînement des blessures aux adducteurs au sein de l'effectif lyonnais. Un peu plus tard, c'est Sidney Govou, dans France Football, qui admettait que Puel n'avait pas encore trouvé le moyen de «s'adresser au groupe» et qui reconnaissait que «l'unité n'existe pas à l'OL». Hier, Cris mettait cette fois en relief le manque de relief chez ses coéquipiers : «Aujourd'hui, ce qu'il manque à Lyon, c'est du caractère. Les joueurs de Lyon aujourd'hui ont de la qualité mais pas de caractère.» De nombreuses critiques plus ou moins directement adressées à Claude Puel que l'on pourrait croire menacé. Mais si JMA nous assure qu'il «n'y a pas de problème», alors?