Les incoherences de Patrice Evra
La rédaction

Le capitaine de l'équipe de France a fait, hier, tout le contraire de ce qu'il avait déclaré en conférence de presse, samedi soir.

Samedi soir en conférence de presse, Patrice Evra est venu, aux côtés de Jean-Pierre Escalettes et Jean-Louis Valentin, s'expliquer sur la désormais affaire Anelka. Son nouveau statut de capitaine l'y obligeait. Questionné sur la décision d'exclure son « pote » Anelka de l'équipe de France, le défenseur de Manchester United l'avait qualifié de logique. Il avait parlé d'un comportement inacceptable et irrespectueux. On dit que la nuit porte conseil. Ce fut visiblement le cas pour le capitaine des Bleus, mais pas vraiment celui auquel on s'attendait. Avec ses compères Ribéry, Gallas, Abidal, Henry, il a très vite retourné sa veste, hier, en refusant de s'entraîner. Et pour quel motif ? Pour protester contre l'exclusion de Nicolas Anelka et la décision de la Fédération qu'il trouvait logique la veille. Incompréhensible.

Mais l'incohérence de son attitude ne s'arrête pas là. Lors de cette même conférence de presse, Patrice Evra avait déclaré qu'il fallait arrêter de parler des problèmes extra-sportifs de l'équipe de France. Qu'il fallait se concentrer sur le terrain et sur le dernier match du groupe face à l'Afrique du Sud. Premièrement, l'altercation entre Anelka et Domenech n'avait rien d'extra-sportif. Comment voulez-vous qu'à la mi-temps d'un match de Coupe du monde, une telle altercation n'est pas de conséquences sur la deuxième période ? Comment voulez-vous que les joueurs puissent faire abstraction d'un tel incident et soient pleinement concentrés et mobilisés ? On a vu le résultat. Une défaite logique et méritée.

Mais surtout en refusant de s'entraîner le capitaine des Bleus a complètement contredit ses précédentes déclarations. Lui, qui affirmait, haut et fort, qu'il fallait, désormais, essentiellement se focaliser sur le terrain, il n'y a même pas mis les pieds, hier. A quelques heures d'un match où les Bleus devront marquer au moins quatre buts alors qu'ils n'en ont pas mis un seul depuis trois matchs. A deux jours de leur dernier espoir d'accrocher un huitième de finale. Indigne. C'est ce qu'on appelle une faute professionnelle, qui dans le secteur privé s'accompagne souvent d' un licenciement. Comment peut-on refuser d'exercer son métier sans qu'aucune sanction ne soit prise ?

Et les autres joueurs dans tout ça ? Les « cadres » de l'équipe de France (Evra, Henry, Gallas, Ribéry, Abidal) ont « pris en otage » le reste du groupe France avec leur putsch. Des joueurs comme Gourcuff, Gignac, Toulalan, Lloris, Mandanda, contraints de suivre les pseudos leaders, pour ne pas être mis à l'écart et montrés du doigt. Des joueurs qui se faisaient une joie de disputer leur première Coupe du monde et qui, eux, ont conscience du privilège qui leur est accordé. En imposant leurs choix, les « généraux » de l'équipe de France les ont privé de leur Coupe du monde, sur et en dehors du terrain. Et pour quels résultats ? Aucun.