Le reve americain de zinedine zidane
La rédaction

Dans un entretien accordé à la revue de luxe Sport & Style, Zinedine Zidane avoue qu'il a raté une belle opportunité de jouer aux Etats-Unis après la finale du Mondial 2006. Son rôle au Real Madrid, les medias, ses envies de présidence, il dit tout. Voici les meilleurs passages.

SON DESIR DE JOEUR AUX ETATS-UNIS
Question : «Après votre expulsion à Berlin, vous n'avez pas eu envie de poursuivre votre carrière, au Real ou ailleurs ?
Zinedine Zidane : J'aurais pu avoir une autre expérience, c'est vrai. J'aurais très bien pu partir jouer aux Etats-Unis.

On sent que vous regrettez de ne pas l'avoir fait?
Sans doute, pourquoi pas? J'aurais dû penser à cette aventure américaine plus profondément. Mais bon, voilà, j'ai pris ma décision. Et ça fait maintenant trois ans que j'ai arrêté. Maintenant, c'est trop tard. Mais ça aurait pu le faire? Le fait d'avoir arrêté comme ça, je sais pas? C'était compliqué. Au moment ou la question s'est posée, je ne suis pas parvenu à me convaincre. Ce sera peut-être un regret dans quelques années.

Savez-vous que Jean-Claude Blanc, président de la Juventus Turin, a pensé à vous pour donner un coup de main lors de sa remontée en Serie A ?
Sincèrement, seule une expérience aux Etats-Unis m'aurait plu. Ou une aventure de ce genre. Le reste, je connaissais déjà. L'Amérique? J'aurais ailé le faire pour mes enfants, pour parler anglais, pour avoir une autre vision de l'existence, tellement différente là-bas de ce qu'on peut vivre en Europe. Mais je voulais partir en terminant au Real Madrid. Parce que, pour moi, il n'y a pas plus haut, pas de plus grand club que le Real.

POURQUOI IL A REUSSI
Vous avez inventé une gestuelle, un vocabulaire?
Je pense sans fausse modestie, que j'ai excellé dans un domaine dans lequel je me suis donné les moyens de réussir. Car j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé. Ce n'était pas simplement un petit don, c'était du travail ! Pour atteindre l'excellence, il fallait travailler et je n'ai fait que ça. J'ai bossé, bossé, bossé.

Quand même, l'idée de créativité vous parle !
Il y a un joueur à qui j'ai toujours voulu ressembler, c'est Enzo Francescoli. Ce que j'adorais chez lui, c'est l'idée qu'il soit différent. Vous savez, c'est comme pour les fringues, quand on a envie d'avoir un truc un peu perso?

SON ASTUCE POUR EVITER LES MEDIAS
Vouloir toujours apprendre, est-ce une façon de vous protéger ?
Je crois. En même temps, il a bien fallu que je me protège. J'étais tellement sollicité? Un exemple concret : je n'ai jamais voulu apprendre l'anglais parce que je recevais chaque jour des demandes d'interviews. Le fait de ne pas parler anglais réduit une partie du problème mais aujourd'hui, c'est un frein ! Je prends des cours. C'est plus facile quand, comme moi, on a déjà appris l'italien et l'espagnol.

SON ROLE AU REAL MADRID
Au Real Madrid, vous ne souhaitez pas seulement être l'ambassadeur mais aussi être un acteur au sein du club ?
Je ne veux pas juste être l'image du Real, en effet. Ambassadeur, au fond, je le suis déjà un peu, beaucoup? Plutôt qu'ambassadeur, je veux transmettre mon vrai savoir, participer à la vie. C'est sur cette base que j'ai envie de travailler.

SES ENVIES DE PRESIDENCE
Votre rôle au Real est-il un apprentissage pour vous ?
Non, c'est une vraie envie. Même si c'est encore trop tôt pour le dire, j'aurais envie d'être président de club un jour. Président est peut-être un grand mot? En tout cas, de m'occuper vraiment d'un club. C'est peut-être vers ça que je vais m'orienter. Le foot m'a beaucoup donné, énormément servi. Je sens et je sais que je peux le faire dans ce sens-là.