Agent de Franck Ribéry entre 2005 et 2007, Bruno Heiderscheid est toujours dans l'attente du procès qui l'oppose au milieu de terrain français. Pour le 10 Sport, il livre un portrait acerbe de l'ancien marseillais, décidément porteur de deux visages.
Comment avez-vous rencontré Franck Ribéry ?
C'était en avril 2005. A l'époque, je me rendais deux fois par mois en Turquie puisque je m'occupais de Rigobert Song, alors à Galatasaray. Franck et Rigo parlaient souvent entre eux. Franck n'allait pas vraiment très bien. Il était un peu paumé, sa femme était enceinte et il venait de se séparer de son agent. Je l'ai donc rencontré et nous avons décidé de collaborer.
Une collaboration sans accroche ?Pendant deux ans, tout s'est passé à la perfection. J'oserai même dire que notre relation était idyllique. Je l'ai fait signer à l'Olympique de Marseille, gratuitement... Il ne faut pas oublier qu'en Turquie, il n'était plus payé. J'ai pris des risques juridiques pour lui en le faisant partir de Galatasaray, je me suis engagé !
A quel moment les choses ont commencé à « mal tourner » ?En avril 2007, soit quelques jours avant qu’il ne signe au Bayern, Franck me passe un coup de téléphone. Et là, il me dit simplement qu'il ne souhaite plus travailler avec moi. Avant cela, je savais qu'un lobbying était fait par certaines personnes pour qu'il aille dans le camp Bernès...
"ZAHIA, C'EST UN ABOUTISSEMENT. DES HISTOIRES, IL Y EN A DES TAS D'AUTRES"
Vous le pensiez capable de vous lâcher comme ça, du jour au lendemain. Et de le voir se comporter de cette façon ?J'ai eu des signes avant-coureur quand il m'a dit que Zidane faisait du lobbying pour Bernes et Migliaccio. Mais finalement, ça ne m'étonne pas. Franck n’est pas fiable. Il a un mauvais fond. Il se plaît à tromper tout le monde et surtout à mentir. Il l'a fait avec moi, mais aussi avec son premier agent, comme il l'a aussi fait avec l'OM quand il voulait signer à Lyon. C'est un type qui oublie tout et qui n’assume rien. Il sait qu'il est attachant, de part son histoire et sa bonne humeur, et il joue sur cette fibre là.
L'affaire Zahia n'a donc pas dû vous surprendre ?Zahia, c'est un aboutissement. Des histoires, il y en a des tas d'autres.
Pensez-vous qu'il souffrira de cette image pour la suite de sa carrière ?
Aujourd’hui les gens voient plus le vrai Franck Ribéry. Vous savez, son image n'était pas aussi bonne que ça avant l'affaire Zahia. Les sponsors ne se bousculaient pas à sa porte pour lui faire signer des contrats. C'est moi qui ai dû démarcher pour lui trouver Fifa 2008 & 2009, McDo, etc... Sa personnalité et ses valeurs ne correspondent pas vraiment à l'image que souhaite véhiculer une marque sérieuse. Et ça ne va pas s'arranger puisque Fifa 2008&2009 ne l'a pas prolongé, McDonald c'est fini et Nike, je ne sais pas trop. En tout cas, depuis qu’il s’est séparé de moi, je ne crois pas qu’on l’ait vu avec de nouveaux sponsors.