CAN Et si Drogba avait été victime des terroristes
La rédaction

Le drame qui a frappé la sélection togolaise ne devrait pas remettre en question la tenue de cette Coupe d'Afrique des Nations en Angola. Pourtant, si les victimes s'étaient appelées Drogba, Eto'o ou Adebayor, l'issue aurait pu être toute autre.

La déclaration du milieu de terrain togolais, Alayxys Romao, transpire de vérité : " Si c'était Drogba ou Eto'o qui avait pris une balle, la compétition aurait immédiatement été arrêtée." Inutile de faire la moue, Romao a raison. Le Grenoblois souligne en tout cas l'incompréhension et le flou qui règnent depuis 48 heures autour de cette Coupe d'Afrique des Nations. Après le décès de deux membres de la sélection togolaise (le chauffeur du bus et le responsable de la communication), les organisateurs de la CAN se sont empressés d'apporter leur soutien aux coéquipiers d'Adebayor. Non sans leur demander de ne pas quitter la compétition... Les enjeux économiques ont des raisons que même le décès de deux hommes et l'état critique de plusieurs autres (dont le gardien Kodjovi Obilalé, portier de Pontivy - club français pensionnaire du CFA) ne connaissent pas. Quelle image pour l'Afrique, futur organisateur de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud ? Et quelles pertes financières pour l'Angola, pays tout juste sorti de la guerre. Enfin, pas tout à fait visiblement
La Coupe du fric d'une nation
Depuis l'attaque terroriste de vendredi, le débat s'est organisé : doit-on annuler la compétition ? Les plus sensibles répondent 'oui', sans hésiter. Les autres refusent de donner raison au terrorisme et insistent pour que tout le monde reste, le Togo y compris. Mais la question se serait-elle posée dans l'éventualité que propose Alayxys Romao ? Si Drogba était tombé sous les balles des rebelles. La toute puissante direction de Chelsea et le football tout entier se seraient soulevés pour protester d'une seule voix. Il n'y aurait pas eu de déclarations différentes et contradictoires toutes les heures, comme c'est le cas avec la sélection togolaise (les joueurs veulent rester mais son gouvernement ordonne son rapatriement). Dans ce débat, la coulisse est teintée d'émotion, vive et sincère, mais également d'enjeux financiers. Mais plus que de l'argent, l'Afrique n'est-elle pas en train de perdre sa crédibilité à six mois de sa première organisation d'une Coupe du monde ?