Avec Yoann on peut parler football
La rédaction

Premier Bleu à prendre la parole depuis l'arrivée de l'équipe de France en Afrique du Sud, Yoann Gourcuff a parlé de tout ce qu'il n'est pas possible d'évoquer avec Raymond Domenech : de football.

Christophe Dugarry a été le premier à s'en plaindre publiquement. « Le problème avec Raymond, c'est qu'on ne parle jamais de football. » Et c'est malheureusement de plus en plus le cas avec cette équipe de France, plus souvent citée dans ses ébats lubriques que ses débats techniques. Même si Domenech a contenté tout son monde avec sa nouvelle lubie du 4-3-3, plein d'envie et de fraîcheur, mais dépourvu d'automatisme et d'efficacité. Ça, l'homme aux sourcils ne s'est pas risqué à l'évoquer, préférant souligner la difficulté d'une préparation ou la particularité des matches amicaux. Courageux bonhomme.
Heureusement, Yoann Gourcuff est là... Lueur d'espoir face au Costa Rica (victoire 2-1), le Bordelais est apparu moins en jambes face à la Tunisie (1-1) puis à la Chine (défaite 1-0). « On a manqué de jus », a confessé le milieu de terrain. Mais lui ne s'est pas caché derrière cette mince excuse et avoué des carences tactiques.


« CE BALLON FAUSSE LE JEU »
« L'important, ces six prochains jours, c'est de bien récupérer et de travailler les derniers réglages, explique Yoann Gourcuf. Nous devons trouver des automatismes pour que le système mis en place marche le mieux possible. » Ça, c'est pour la forme. Car du fond, il en est aussi question.

Le problème Anelka« L'exemple qu'on ne doit plus revoir, c'est quand Nico (Anelka) déborde sur le côté gauche, pour centrer, et qu'au final, il n'y a personne pour reprendre. Il faut plus de présence devant le but, que nous soyons trois ou quatre. C'est à nous, milieux de terrain, de nous projeter plus vite vers l'avant. »

Le peu de tir« Le coach et le coach adjoint nous demande de plus tirer, à Flo (Malouda) et à moi. Quand on arrive à 25 mètres des buts, face à un bloc et une défense très basse, il faut frapper. Même si ça ne rentre pas, c'est utile. Car sur la prochaine situation de frappe, la défense montera sur le porteur et ça libèrera des espaces pour nos attaquants. »

Jabulani, un ballon en carton ?
« Ce ballon va être une arme et peut-être même une force. C'est vrai qu'il fausse un peu le jeu car jusqu'au dernier moment, sur une frappe, sa trajectoire peut changer. Pour les gardiens, ce n'est pas évident. Je ne sais pas pourquoi ils ont choisi ce ballon. Sûrement pour avoir plus de buts, plus de spectacle. Mais ça fausse le jeu, oui. »