Tour de France : «Bardet ? Un doute sur sa véritable intention...»
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Interrogé sur les chances françaises lors de ce Tour de France, Marion Rousse ne cache pas qu'elle a certains doutes concernant les intentions de Romain Bardet. Apparu en forme sur le Giro jusqu'à son abandon, le coureur de la DSM laisse en effet planer le doute sur ses ambitions, à savoir viser le général ou se contenter de coups d'éclat.

Le Tour de France est lancé ! Et comme chaque, on s'interroge sur les chances françaises. Deux noms se détachent pour le général à savoir David Gaudu et Romain Bardet. Le second était d'ailleurs très en forme sur le Giro où il avait clairement pour ambition de décrocher le maillot rose. Cependant, il a été coupé dans son élan par un virus qui l'a contraint à l'abandon. Cela lui permet d'arriver en forme sur le Tour de France. Mais quelles seront ses ambitions. Avant le départ, le coureur de la DSM se montrait assez évasif concernant ses intentions. « J'ai envie de courir chaque étape comme si c'était une classique. Je ne vais pas me relever, mais je ne serai pas obnubilé par le classement général, comme sur le Giro. Je veux saisir toutes les opportunités possibles. Et puis, avant de penser au général, il faut déjà passer la première semaine de course... Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres coureurs, mais je trouve que l'entame de course fait vraiment peur. Au bout de trois, quatre jours, je m'attends à voir déjà quelques cadors rentrer à la maison. Le vent, les bordures, les pavés, la nervosité... Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Ça va être la guerre », assurait Romain Bardet

Marion Rousse s'interroge sur Romain Bardet

Difficile d'y voir clair donc. Interrogée dans les colonnes du JDD, Marion Rousse s'est prononcée sur les chances françaises lors du Tour de France. Et la consultante pour France Télévisions se montre également intriguée pour Romain Bardet. « Ils ne sont pas cinquante à viser le général. David Gaudu est bon, très fort dans sa tête. La pression n’aura pas d’impact négatif sur sa performance. Mais il pèche sur le chrono, et il y en a un gros. Il aura du mal à prendre une seule seconde à Pogacar en montagne ; par contre, il pourra lui céder deux minutes en contre-la-montre. Il y a aussi Romain Bardet [DSM], qui laisse planer le doute sur sa véritable intention. La première semaine lui convient bien », assure-t-elle.

Général ou pas, le dilemme

Il faut dire que comme l'explique Marion Rousse, il existe deux courses en Une. Celles des favoris qui se disputeront la meilleure place possible au classement général, et celle de ceux qui se battront pour des victoires d'étapes ou les autres maillots distinctifs. « Il y a toujours deux courses en une. Celle des leaders, qui ne veulent pas perdre une seconde et temporisent. Or, on aime voir des Français à l’attaque. Warren Barguil l’a bien résumé : il aurait peut-être les qualités pour faire un bon général mais il n’en a pas envie. Attendre n’est pas dans sa nature. Julian dit souvent qu’il ne veut pas se restreindre et compter ses coups de pédale. Le Tour se court différemment des autres épreuves. J’aime commenter les championnats nationaux car ils se décident à l’instinct du coureur, pas dans la voiture d’un directeur sportif. Et encore, le Tour est moins cadenassé qu’à l’époque de Froome ou celle d’Armstrong, où le train d’une équipe faisait exploser tout le monde. Avec Daniel Martínez, Ineos Grenadiers a un garçon capable d’attaquer d’assez loin. C’est une équipe qui peut de nouveau l’emporter », explique la directrice du Tour de France féminin.

Pogacar intouchable ?

Egalement invitée à se prononcer sur les favoris de cette édition du Tour de France, Marion Rousse cite évidemment Tadej Pogacar, double tenant du titre : « On a vu au Tour des Flandres [4e] qu’il pouvait perdre ses moyens. C’était la première fois en quatre ans. Mais je ne lui vois pas d’autre faiblesse. D’autant que l’équipe alignée à ses côtés est encore plus forte que les années précédentes. Après, il n’est pas à l’abri des circonstances : une crevaison, une chute, voir le Covid qui refait des siennes. » Cependant, elle pense également que le Slovène pourrait être mis en difficulté cette année. « Jonas Vingegaard m’a impressionnée au Dauphiné. Pour moi, il était plus fort que Primoz Roglic. À voir comment ils vont s’entendre : c’est plus facile d’attendre son collègue sur un Dauphiné que sur un Tour de France, qui aiguise les appétits individuels. Ben O’Connor était un ton juste en dessous d’eux mais je l’ai trouvé en progrès par rapport à sa 4e place en 2021. Je garde un œil sur Aleksandr Vlasov même s’il participe pour la première fois. Je doute qu’il affectionne les pavés, mais s’il les passe sans encombre, attention à lui », ajoute Marion Rousse.

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