Homme de ménage devenu sélectionneur de l’équipe de France… L’incroyable parcours de Hervé Renard !
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Premier invité de « Signatures », le nouveau programme proposé par Alexandre Ruiz et Fair Play, Hervé Renard revient sur sa carrière et ses premières fois. L’actuel sélectionneur de l’équipe de France féminine raconte notamment comment il a laissé son entreprise de ménage pour aller en Chine et démarrer sa carrière d’entraîneur.

Actuellement aux commandes de l’équipe de France féminine, en lice pour un huitième de finale de Coupe du Monde (France - Maroc, mardi 8 août, 13h), Hervé Renard s’impose naturellement comme l’un des nouveaux patrons du foot français. Le pendant de Didier Deschamps chez les femmes n’a toutefois pas un parcours tout tracé. Il le raconte dans « Signatures », le nouveau rendez-vous de Fair Play, proposé par Alexandre Ruiz.

« Je nettoyais des appartements »

« Mon parcours, il est atypique mais il est magnifique à la fois, raconte Hervé Renard. Un jour, dans L’Equipe, il y a marqué ‘Claude Leroy signe à Shanghaï. Cosco, c’était un club en Chine, et cherche un adjoint.’ On avait fait un repas en commun six mois avant, mais en se parlant un peu, j’étais pratiquement en face de lui. Ma femme m’a dit ‘Je vais appeler Pierre Romero’. Je dis ‘non…’ Quand il faut aller dans un stade demander des places, pour moi c’est une épreuve… J’ai toujours été un peu timide. Et je le suis resté… On n’a pas l’impression mais je le suis resté. Et ce monsieur, Pierre Romero, fait la liaison et dit : ‘Mais reçois-le’ donc je vais chez lui, il me reçoit pendant 2 heures. On parle de football… Ca parait invraisemblable qu’il puisse me choisir. Puis le lendemain, il me rappelle et la première chose qu’il me dit : ‘Si t’es d’accord, prend tes affaires et tu viens avec moi’. Textuellement. Et là, c’est une vie qui change. Déjà, j’ai une entreprise de nettoyage avec ma femme sur Cannes. Je suis entraîneur du Sporting Club de Draguignan jusqu’au mois d’août. Et voilà, c’est le départ le 1er janvier 2002. Et avec ma femme, le plan c’est on garde l’entreprise pendant un an, on voit ce qui se passe parce que dans le football on ne sait jamais trop ce qui peut se passer. Au bout d’une semaine, je l’appelle et je lui ai dit ‘Tu vends tout’. Elle me dit :’Mais si ça ne fonctionne pas ?’ Je lui dis : ‘Mais si, ça va marcher’. L’entrepris de ménage, c’était un métier difficile où je me levais à 2h30 – 3h du matin. Moi je sortais des containers, je nettoyais des appartements pour des gens qui venaient pour le Festival du Film. Mais c’est bien, c’était une formidable école. Celui qui n’a connu que le football dans sa vie, on ne va pas se mentir, il a du mal à avoir des repères ».